Les managers de transition face à l’évolution de leur métier

En ce début d’année 2017 et pour ce premier article, je souhaite partager avec vous, initiés et non-initiés à la discipline, ma vision du marché du Management de Transition au cours de l’année écoulée ainsi que son évolution récente.

Pour rappel, le Management de Transition a pour fonction d’accompagner les entreprises dans leurs projets de transformation en mettant à leur disposition, dans des délais très brefs, des compétences managériales expérimentées et immédiatement opérationnelles à des postes clés de leur organisation.

Apparu en France au début des années 2000, les entreprises ont, dans un premier temps, eu recours au Management de Transition lorsqu’elles se trouvaient confrontées à des situations de crise, avant que le métier ne s’étende à de nouveaux champs d’intervention, pour s’inscrire aujourd’hui comme un management d’urgence ou de changement.

Comment le métier a-t-il évolué 15 ans après ? Qui sont les Managers de Transition en 2016 ?

Selon le dernier baromètre publié en juin 2016 par l’A2MT, organisation en charge de la promotion et fédération de la profession, il ressort que :

  • la profession est essentiellement masculine et ne compte que 17% de femmes,
  • la moyenne d’âge reste identique à celle des années précédentes (54 ans) même si j’ai pu constater que de jeunes dirigeants (40/45 ans) s’initiaient à la pratique, à la fois pour la variété des contextes qu’elle propose, mais aussi et sans doute, par réalisme au regard de la notion de pérennité, qui ne rime plus toujours aujourd’hui avec le contrat en CDI.

A ce titre, une grande majorité d’entre eux sont des purs « Managers de Transition » (69% ont 5 ans d’ancienneté en moyenne) alors que pour 31% des personnes interrogées, le Management de Transition est une opportunité transitoire et parallèle à la recherche d’un poste permanent.

Si l’on regarde maintenant en détail la typologie des missions, il s’avère que 20% d’entre elles sont des missions de Direction Générale, 15 % des missions de Direction des Ressources Humaines, 10 % de Direction de Projets et 9 % de Direction Financière. Viennent ensuite des fonctions moins représentées : Direction des Opérations, Direction Industrielle, DSI, Supply-Chain, Achats, Marketing, qui ne représentent que 5% chacune des missions réalisées en 2016.

Pour ce qui concerne la durée de celles-ci, elle varie de 3 à 14 mois avec une moyenne de 9 mois en 2016 contre 7 mois en 2015.

Autre constat, celui de l’évolution de la localisation des missions. Ainsi, l’Ile de France perd cette année sa place de leader qu’elle occupait assez nettement jusqu’alors, au profit de la Province qui concentre aujourd’hui la moitié des missions de Management de Transition. La part de missions réalisées à l’étranger restant stable (10 %) par rapport aux années précédentes.

Quid de la formation des Managers de Transition ?

Si le métier est aujourd’hui règlementé, il tend également à se professionnaliser.
A ce titre, 10% des Managers interrogés déclarent avoir suivi en 2016 une formation spécifique au Management de Transition, dispensée dans un cadre labellisé (Audencia, Dauphine, …) alors que la formation se limitait auparavant aux seuls séminaires d’intégration proposés par les cabinets.

Décentralisation ? Professionnalisation ? Doit-on s’attendre aussi à une Digitalisation du métier ?

Si près de 90% des Managers de Transition utilisent LinkedIn pour la visibilité, tous y ont en revanche un profil actif.

Les plus assidus au 2.0 disposent même d’un blog (10% d’entre eux) qu’ils utilisent avant tout comme vitrine commerciale et vecteur de communication.

2017 sera-t-elle l’année de la création de la première plateforme internet de mise en relation entre clients et Managers, à l’instar d’un Freelance.com ou Hitechpros pour les métiers IT ?

1/3 de la population interrogée le pensent…

Pour ma part, je n’y crois pas…ni en 2017 ni dans les années à venir et ce, quelle que soit l’évolution technologique, le facteur humain occupant une place stratégique, essentielle et unique au sein du dispositif.

En revanche, les missions de Transformation Digitale, quant à elles, vont très vraisemblablement connaitre un essor important dans les prochaines années et ne plus être le seul apanage des Télécoms pour s’ouvrir à de nouveaux environnements, comme cela est déjà le cas dans la Banque et l’Assurance depuis quelques années.