Le Management de Transition : Bilan 2023 et perspectives 2024

En ce début d’année 2024, et après déjà trois mois écoulés nous éclairant encore d’avantage sur la tendance de l’année à venir, l’heure est aux bilans et aux perspectives.

Bilan macroéconomique 2023 : Croissance faible et incertitudes

L’année 2023 a été marquée par une croissance faible sur l’ensemble de la zone Euro, avec de fortes disparités selon les trimestres.
Ainsi, si la zone Euro évite la récession sur l’ensemble de l’année en enregistrant une croissance de 0,5% en 2023 par rapport à l’année précédente, le Produit intérieur brut (PIB) de la zone a subi un recul de 0,1% de juillet à septembre avant de terminer sur un dernier trimestre à croissance nulle, échappant de peu à une récession technique définie par deux trimestres négatifs consécutifs (Données publiées par Eurostat).
De l’autre côté de l’atlantique, les Etats-Unis ont quant à eux affiché une croissance record (près de 2,5 % en 2023) au regard de la morosité du contexte mondial.
En effet, les principales économies des pays développés ont souffert l’an dernier des taux d’intérêt élevés imposés par la Banque centrale européenne (BCE) et la FED pour calmer une inflation record. La contraction du crédit a pesé sur l’investissement et la consommation des entreprises comme des ménages alors que les exportations ont souffert du ralentissement de la demande mondiale.

A cela s’ajoute l’incertitude géopolitique, sur les fronts de l’Ukraine et du Moyen-Orient, pesant fortement sur les perspectives d’investissement des entreprises.

Perspectives macroéconomiques 2024

Selon le dernier rapport de la banque mondiale, la seule bonne nouvelle issue de ce bilan morose est que l’économie mondiale est en meilleure posture qu’il y a un an. Grâce à la vigueur de l’économie américaine, le monde a pu éviter la récession. De ce fait, « tous les pays développés auront en 2024 un PIB par habitant supérieur à ce qu’il était avant la pandémie du Covid-19 », a commenté Indermit Gill, le chef économiste de l’institution, lors d’un point presse début janvier.
Concrètement, cela devrait se traduire par une croissance du PIB de 0,7 points dans la zone Euro et de 1,6 sur le continent américain.

Suffisant pour relancer la croissance ?

Non mais suffisant pour relancer les investissements…

Le Management de Transition au coeur des enjeux d’investissements des entreprises en 2024 ?

Si l’on regarde de près l’évolution du marché du Management de Transition en 2023, celui-ci a suivi de près celle de la courbe du PIB : deux premiers trimestres très dynamiques et deux derniers trimestres atones.
Si l’on exclut le marché du Management Relais, consistant à pallier ponctuellement l’absence d’un cadre dirigeant, donc peu dépendant de la conjoncture économique, celui du Management, dit de Transformation, a quant à lui lourdement pâti des principales interrogations des chefs d’entreprises (Quid de l’évolution de l’inflation ? Des taux d’intérêts, et de fait, du coût de l’emprunt ? Risque d’extension des conflits militaires ?, …).
Bref, autant de questions sans réponses laissant place à une incertitude marquée, synonyme de non-investissement, et plus globalement de non-décision.

Les 0,7 points de croissance estimés en zone Euro seront-ils suffisants pour relancer la machine ?

Oui et non…

– Non, sur le plan strictement mathématique.

– Oui, sur le plan du « climat des affaires » et du « moral des entreprises ».

En effet, même si les perspectives ne sont pas de nature à générer de l’optimisme, elles ont au moins le mérite d’être plus ou moins sûres.
L’inflation devrait ainsi continuer de baisser en 2024, la BCE et la FED devraient entamer une baisse des taux à partir de juin prochain et les conflits armés ne devraient pas s’étendre à de nouveaux territoires (sauf catastrophe).
En synthèse, pas d’euphorie mais plus de certitudes.
Dans ce contexte, difficile de mettre en perspective des plans de recrutement ambitieux en 2024 qui pèseront sur les charges des entreprises, difficile d’engager des dépenses d’investissement massives sources de coûts importants, difficile également d’envisager des opérations de croissance externe d’envergure compte tenu du niveau encore élevé des multiples et du coût du crédit, …
Il serait toutefois dangereux et préjudiciable d’adopter une position trop attentiste et ne pas tirer profit des opportunités qui se présenteront malgré tout, au risque de prendre du retard pour 2025, où la croissance mondiale devrait retrouver ses niveaux de croissance pré-Covid (+2,7 % au niveau mondial / +1,7 % aux Etats-Unis et en zone Euro, selon les derniers chiffres publiés par Allianz Trade).
2024 sera une année de transition, propice à une discipline dont le nom n’est pas le fruit du simple hasard.

Hubert Demaison
Fondateur et Directeur Général d’Adven Transition