Newsletter Mars 2025 : 112

112, si la situation n’était pas aussi critique, cela pourrait presque prêter à sourire…
Cela ne vous a sans doute pas échappé : 112 est effectivement le numéro unique réservé aux appels d’urgence au sein de l’Union Européenne mais c’est aussi et surtout l’économie, exprimée en Milliards, que la France doit réaliser à moyen terme, selon une note du Conseil d’analyse économique (CAE), organisme rattaché à Matignon.
« La France doit de fait consentir un effort budgétaire sans précédent et sans tarder, mais en l’étalant intelligemment sur une période de sept à douze ans et en privilégiant une baisse des dépenses sans toutefois exclure une hausse des impôts. »
Voilà en synthèse le message de la note publiée par le CAE.
Le constat initial est connu. Les finances publiques tricolores sont en mauvaise posture. En 2023, la dette publique avoisine 110 % du PIB, et le déficit a dérapé à 5,5% du PIB.
Qu’il s’agisse de garder l’endettement sous contrôle ou simplement respecter les engagements européens du pays, le gouvernement actuel devra inévitablement s’attaquer au problème.
Or, pour rappel : trois facteurs peuvent jouer sur le ratio d’endettement : le déficit primaire (soit le solde des dépenses et recettes publiques, hors charge d’intérêts), la charge d’intérêts et la croissance du PIB.
Dans leur note, les économistes du CAE montrent qu’à long terme, ces deux derniers éléments s’annulent en France. Autrement dit, le stock de dette tricolore (3 100 Milliards €) n’est rien d’autre que la somme des déficits primaires des cinquante dernières années.
Toutefois, la « bonne nouvelle », comme l’écrivent les économistes, est que la France est encore maîtresse de son endettement et ne s’est pas fait prendre dans une spirale de remboursements engloutissant ses ressources, comme l’Italie par exemple. La « mauvaise nouvelle » est qu’elle ne peut pas compter sur la seule croissance pour enrayer la progression de sa dette – passée de 21 % du PIB en 1970 à 110 % aujourd’hui.
Ainsi, pour stabiliser le ratio à son niveau actuel, il faut ramener le déficit primaire à zéro et pour le diminuer, il faut dégager un surplus primaire.
Cette dernière hypothèse est privilégiée par le CAE, car elle permet de conserver quelques marges de manoeuvre en cas de choc majeur dans les années à venir. L’histoire des trente dernières années a montré que tous les dix ans environ, 7 points de PIB étaient engloutis par des mesures exceptionnelles comme après la crise financière de 2008 ou celle du Covid plus récemment.
De plus, l’incertitude sur le poids futur de certaines dépenses majeures – les retraites, la transition énergétique ou l’armée – incite à la prudence.
Les économistes prônent donc, à moyen terme, un excédent primaire de 1 % du PIB. En partant du niveau actuel (3,5 % de déficit primaire), il faudrait donc économiser 4,5 points de PIB, c’est-à-dire 112 milliards d’euros.

Lissage dans le temps

La somme est abyssale et un tel effort pèsera inévitablement sur l’activité économique. Il convient donc de le lisser dans le temps. Selon le modèle du CAE, « un horizon de consolidation d’au moins sept ans est nécessaire ». Cette trajectoire aboutirait à un niveau de dette de 119 % du PIB en fin d’ajustement, avant d’amorcer la décrue.
Il est possible d’étaler l’effort encore davantage, expliquent les économistes, mais « chaque année supplémentaire entraîne une augmentation de la dette d’environ 1 point de plus ». Lisser l’ajustement budgétaire sur plus de douze ans ferait ainsi franchir à la dette française le seuil de 125 % du PIB – un niveau que n’ont jusqu’ici connu que l’Italie et la Grèce et qui ferait peser le risque d’une envolée des taux d’intérêt plombant l’équation.

Des mesures à court terme

Bien qu’étalé dans le temps, l’effort gagnerait à être plus marqué dès maintenant, explique la note du CAE – à la fois pour une question de crédibilité, et parce que cela permet d’infléchir plus rapidement la dynamique de la dette.
Les économistes listent quelques mesures qui pourraient être prises à court terme : recentrer les aides à l’apprentissage, supprimer les exonérations de cotisations sociales au-dessus de 2,5 SMIC, réduire le crédit d’impôt recherche dans les grandes entreprises ou encore supprimer les dispositifs d’exonérations sur les droits de succession.
Soit autant de mesures qui touchent de près à la croissance économique.
Si l’initiative semblait plutôt alléchante à première lecture (i.e lissage dans le temps, effort marqué au départ, …), force est de constater qu’aucune véritable mesure de baisse drastique des dépenses de fonctionnement de l’état n’est encore envisagée ou même évoquée.
On en revient indéfiniment à la traditionnelle hausse d’impôts, ou suppression de la baisse ce qui revient peu ou prou à la même chose, seul véritable levier pour réduire le déficit.
Dans un pays déjà assommé par la pression fiscale, comment pourrait-on considérer autrement cette mesure qu’une mesure de lâcheté ?
Les débats actuels et leurs lots de mensonges, mais aussi de vérités, laissent apparaître des gisements d’économies qui feraient sourire n’importe quel patron de PME ou de grand groupe, tant ils paraissent triviaux et aisés à mettre en œuvre.
D’autant que ces économies ne se chiffrent pas en Millions mais en Milliards…
Mais voilà, un état ne se gère pas comme une entreprise, nous rétorquera-t-on d’emblée…
Pour autant, et au regard de la situation, laissons de côté les traditions séculaires et les considérations éthiques, pour enfin attaquer le problème de front.
Sous peine de faire peser aux générations futures une dette qui les noierait plus rapidement que la montée des eaux.

Quelques Transitions menées récemment avec succès :

> Industrie Technique : Directeur Achats
Au sein d’un des leaders mondiaux dans le domaine des instruments de mesure, mission de Directeur Achats de Transition afin d’améliorer la performance opérationnelle du département dans la perspective de répondre aux futurs enjeux de croissance.
> Services B to B : Directeur Général
Pour la filiale d’un Grand Groupe de services B to B, mission d’assistance opérationnelle au CEO dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un Plan de Retournement stratégique.
Industrie agro-alimentaire : Président Directeur Général
Pour une PME en très forte croissance, opérant dans le domaine de la bio-stimulation, mission en qualité de CEO de Transition pour assurer le relais entre le président fondateur historique et la nouvelle équipe de Direction.
> Services de mobilité urbaine : Directeur Achats
Pour un fabricant et distributeur de solutions de paiement, acteur de référence dans le domaine de la mobilité urbaine, mission de Management de Relais en qualité de Directeur Achats de Transition, afin s’assurer la Direction du département dans l’attente de l’arrivée du futur titulaire permanent du poste.

Hubert Demaison
Fondateur et Directeur Général d’Adven Transition