Retour sur le marché du Management de Transition en 2017

En ce début d’année 2018, je vous propose, après un rapide tour d’horizon de ce qu’a été le marché du Management de Transition au cours de l’année écoulée, un focus sur les grandes tendances en termes de métiers et de missions, qui se dessinent pour les prochaines années.

Selon la dernière étude confiée à Xerfi par la FNMT (Fédération Nationale du Management de Transition), le Management de Transition génère en France un chiffre d’affaires de l’ordre de 300 M€, se répartissant entre les cabinets de Management de Transition (170 à 185 M€) et les Managers indépendants (115 à 130 M€), en croissance de 15% en moyenne sur les 3 dernières années.

A titre de comparaison, le marché du Conseil en Stratégie, Organisation et Management représente un volume d’affaires de 5,9 Milliards € en France, en croissance de 7% en moyenne au cours des 3 derniers exercices.

Si le Management de Transition est très longtemps resté marqué par la triptyque « crise / industrie / ETI », force est de constater que, pour maintenir un tel niveau de croissance, le marché s’est ouvert à de nouveaux secteurs, nouveaux contextes et nouveaux métiers.

Ainsi, longtemps réservé aux Directions Générales, Financières et des Ressources Humaines, qui représentaient encore en 2016 près de 60% des missions, de nouvelles fonctions s’ouvrent aujourd’hui au métier, à l’instar des Direction Commerciale, Direction Marketing ou encore Direction de la Communication.

Comment expliquer l’ouverture du Management de Transition à de nouvelles fonctions ?

L’évangélisation de la pratique auprès des entreprises, sous un angle multidisciplinaire, y joue un rôle important, mais pas seulement.

Si l’on dresse un constat de la situation économique mondiale, et plus spécifiquement celle de la France et de l’Europe, nous pouvons dire que nous vivons depuis bientôt 10 ans dans une situation de crise modérée mais durable, ou plus exactement de faible croissance, assortie d’une instabilité géopolitique majeure.

Terrorisme, Brexit, risques de faillites d’états, de conflit armé, velléité d’indépendance régionale de certains pays de l’UE, taux de croissance du PIB en berne au sein des grandes puissances, sont autant de facteurs qui ne poussent pas à l’enthousiasme et l’optimisme.

Or, comme il est de rigueur pendant ces périodes, les entreprises, bien que contraintes d’innover pour rester compétitives dans un marché global, ont dû réduire la voilure et faire la part belle aux missions d’optimisation financière, cost-killing, restructuration, amélioration de la performance des process, etc., souvent au détriment de la croissance et au seul profit du profit !

S’il est admirable de parvenir à maintenir des niveaux de rentabilité élevée dans ce type de contextes quand d’autres n’ont tout simplement pas survécu, la plupart de nos dirigeants envisagent désormais un retour à la croissance…rentable.

La situation relativement saine de nos PME, ETI et grands groupes laisse présager des investissements massifs au bénéfice direct du développement de leur CA. Cette motivation se traduit concrètement par un renforcement des structures commerciales afin d’accélérer la conquête de nouveaux clients et de nouveaux marchés.

Il est à noter que les fonctions Marketing et Communication, souvent premières victimes des coupes budgétaires, ont le vent en poupe : du fait de l’avènement du digital et du Big Data, elles ne sont plus aujourd’hui simplement perçues comme des supports d’aide à la vente mais comme des vecteurs de Business à part entière, dans leurs capacités à adresser directement des clients.

A ce titre, près d’1/3 des missions qui nous ont été confiées cette année entraient dans cette logique : repositionner le Commerce au centre des enjeux majeurs.